« Je prends de la coke. Juste en soirée. Juge pas, ça va ! »

Cinglant

7 août 2025

Il était une fois « je ne fume qu’en soirée » et « je ne bois qu’en soirée ». Le couple idéal (sic). «  Je ne me drogue qu’en soirée » est arrivé dans l’équation, insidieusement et sur la durée. Personne n’a flanché. Au contraire, montrer du doigt ces pratiques tombe aujourd’hui dans le sacro-saint, ou plutôt satanique, « jugement » de l’autre.

Œuvre : Le seul oiseau qui vole au dessus des nuages – André Devambez (1910)

Juger est-il si mauvais si le comportement d’autrui est délétère ? S’il nuit à un physique ou une santé mentale ? N’est-il pas aussi là pour créer un garde-fou, une mise en perspective. Le jugement comme outil de reflet empathique.

« Ça ne te regarde pas », disent-ils. Pour sûr. « Tu n’es pas fun ». Oui. L’empathie et l’alerte sont aujourd’hui qualifiés d’intrusives, déplacées, à côté du sujet. L’ego prend le dessus et refuse la main tendue, refuse d’ouvrir les yeux. Mettre quelqu’un face à sa propre dissonance cognitive, rapport entre réalité et comportement, provoque le rejet, la réactance plutôt qu’une remise en question salutaire. 

L’autodestruction de notre entourage ne me regarde plus. L’autodestruction est amusante et à encourager. En réalité, la victime de cette lente destruction n’a plus d’autre choix, sauf miracle, de se confronter à l’abîme. Espérant y trouver un rebond, mais mise face à un mur à escalader, sans prises ni assurance.

« Je ne fume ni ne bois, sauf en soirée »

Combien de fois a-t-on entendu ces expressions ? Je bois tous les week-ends, voire plusieurs fois par semaine. Mais je ne suis pas alcoolique.

Je fume un à deux paquets de cigarettes en week-end en soirée. Mais je ne suis pas fumeur.

J’ai conscience que ces comportements me sont toxiques, me bercent d’illusion, me font croire que la fête est folle et légère. Mais je préfère ne pas poser mes mots. Je n’ai pas de problèmes. Je suis encore dans le contrôle. La boisson, seul, en dehors d'une soirée, là oui : c'est inacceptable.

Œuvre : Tempête de neige en mer – Joseph Mallord William Turner (1842)

La soirée passée, mon hygiène de vie est à nouveau normale. Impeccable. Saine. Healthy. Je nage dans les jus détox, le matcha latte et les avocado toasts la journée. En option, plusieurs fois par semaine, le CrossFit pour les uns, le pilâtes pour les autres. Mais vient samedi. Et puis tout recommence. Mais alors pourquoi bois-je tant ? Fume tant ? Pourquoi en ai-je besoin ? Existe-t-il une saine illusion ? 

Ces dissonances cognitives existent essentiellement pour protéger une jeunesse qui s’autoconvainc de sa droiture. « Je n’ai pas besoin de boire, j’apprécie le goût de la boisson. », « Je n’ai pas besoin de fumer, mais ça me détend ». Au fond. Jusque là, et pourquoi pas ? Moi-même n'ai-je cessé de m’accrocher à ces excuses pour ne pas me confronter au réel. Jusqu’à ce que la thérapie m’en sauve pour de bon. 

Nul n’a dit que l’existence humaine avait besoin d’être saine et irréprochable. Jusqu’à ce que la drogue, MDMA, cocaïne ou ecstasy, entrent dans la danse et créent un autre niveau de risques et de honte.

Bienvenue aux drogues de synthèse 

Cantonnées aux milieux huppés pendant des années, la MDMA, la cocaïne et l'ecstasy sont partout. Tout le temps. Simple soirée en bar, festival, fête de la musique, mariage, EVJF, elle est normalisée depuis déjà quelques années par des retours incessants et gênants dans la salle de bain. Parfois, la session de shoot est publique, adieu vergogne. 

Cette poudre blanche en milieu parisien, j’y ai été confronté pour la première fois en 2018 puis de manière répétée dès la fin du Covid. Jusque là, cette drogue était dans mon esprit réservée à une certaine catégorie de population, blanche, aisée, amatrice de techno. Peut-être étais-je aveugle avant, niais, ou peut-être que notre star (l’inconscient) se chargeait de me le cacher.

Œuvre : Tête laurée – Odile Redon (1882)

En 2018, je la retrouve chez les amis de mon partenaire, qui n’ont aucune honte à en proposer.

La même année, un membre de ma famille m’en propose dans sa voiture lors d’un repas dominical.

En 2020, alors que je rentre chez moi, je vois un de mes collègues réceptionner un grand sachet pour nourrir la soirée d’entreprise.

En 2021, je vois des collègues pour une soirée réunion des anciens. La moitié de la soirée fait la queue aux toilettes. Je me retrouve seul avec mon ancienne rédactrice en chef, choqués : « On se retrouve là comme deux idiots, non pas le temps d’attendre la pause cigarette de nos amis, mais leur sniffette. »

En 2022, je découvre les soirées et festivals sous micro dosing de MDMA à travers une autre personne. Ils organisent environ tous les 3 à 6 mois ces soirées récréatives en appartement. Drogue reine de l’illusion, mais aussi du contrecoup. De l’extérieur, cette drogue n'est qu'un miroir d’immaturité émotionnelle. Les filtres sautent, les gens vous communiquent leur amour, leurs problèmes, leur conscience est en accès libre. D’autres se targuent de se dire encore « en contrôle » malgré le cacheton : non.

2023, 2024, 2025… La drogue est partout

En soirée. En entreprise. En famille. Elle est fun. Et surtout elle est extrêmement accessible. 

Mentionner le problème, l’éléphant dans la pièce, équivaut à acte satanique jugeant, chiant, peu amusant, peu tolérant, « un être de lumière qui vaut mieux que tout le monde », aussi douce et empathique soit la remarque. Une réactance somme toute basique pour rejeter la faute sur le lanceur d’alerte plutôt que soi.

Outre « je ne me drogue qu’en soirée », l’autre minimisation passe par le « microdosing ». La dose est si faible que l’accoutumance n’est pas possible. Évidemment, et la science l’explique : c’est faux, le microdosing calme l’accoutumance jusqu’à… l’accoutumance. La MDMA ne serait pas addictogène, certains résisteraient mieux que d’autres aka « je m’y connais, ça fait longtemps, je sais ce que je fais », et ne deviendraient jamais addict jusqu’à ce qu’ils le soient… 

J’ai toujours vécu avec un seul consensus : la drogue tue. Je n’en ai jamais dévié. Mais le consensus de mes contemporains semble être celui de « chacun fait ce qu’il veut » et « tu es trop intolérant ». 

Ne pas souhaiter la mort ou la descente dans l’abîme d’autrui, ne pas autoriser la consommation en ma présence, ne pas tolérer assister à la destruction, est-ce de l’intolérance ou un retour au réel sympathique et salvateur ?

L’ensemble des cool kids, en star system, en media, en agence de publicité, en est friand. Et trop peu font l’effort de le cacher, comme leurs ancêtres ont pu le cacher. Sur Tiktok ou Instagram, tout le monde voit les coulisses des shows, des événements, les pupilles dilatées, les comportement ramassés. Et à la fin, tout est normalisé.

Dans un seul but, échapper au réel.

Œuvre : Le seul oiseau qui vole au dessus des nuages – André Devambez (1910)

Juger est-il si mauvais si le comportement d’autrui est délétère ? S’il nuit à un physique ou une santé mentale ? N’est-il pas aussi là pour créer un garde-fou, une mise en perspective. Le jugement comme outil de reflet empathique.

« Ça ne te regarde pas », disent-ils. Pour sûr. « Tu n’es pas fun ». Oui. L’empathie et l’alerte sont aujourd’hui qualifiés d’intrusives, déplacées, à côté du sujet. L’ego prend le dessus et refuse la main tendue, refuse d’ouvrir les yeux. Mettre quelqu’un face à sa propre dissonance cognitive, rapport entre réalité et comportement, provoque le rejet, la réactance plutôt qu’une remise en question salutaire. 

L’autodestruction de notre entourage ne me regarde plus. L’autodestruction est amusante et à encourager. En réalité, la victime de cette lente destruction n’a plus d’autre choix, sauf miracle, de se confronter à l’abîme. Espérant y trouver un rebond, mais mise face à un mur à escalader, sans prises ni assurance.

« Je ne fume ni ne bois, sauf en soirée »

Combien de fois a-t-on entendu ces expressions ? Je bois tous les week-ends, voire plusieurs fois par semaine. Mais je ne suis pas alcoolique.

Je fume un à deux paquets de cigarettes en week-end en soirée. Mais je ne suis pas fumeur.

J’ai conscience que ces comportements me sont toxiques, me bercent d’illusion, me font croire que la fête est folle et légère. Mais je préfère ne pas poser mes mots. Je n’ai pas de problèmes. Je suis encore dans le contrôle. La boisson, seul, en dehors d'une soirée, là oui : c'est inacceptable.

Œuvre : Tempête de neige en mer – Joseph Mallord William Turner (1842)

La soirée passée, mon hygiène de vie est à nouveau normale. Impeccable. Saine. Healthy. Je nage dans les jus détox, le matcha latte et les avocado toasts la journée. En option, plusieurs fois par semaine, le CrossFit pour les uns, le pilâtes pour les autres. Mais vient samedi. Et puis tout recommence. Mais alors pourquoi bois-je tant ? Fume tant ? Pourquoi en ai-je besoin ? Existe-t-il une saine illusion ? 

Ces dissonances cognitives existent essentiellement pour protéger une jeunesse qui s’autoconvainc de sa droiture. « Je n’ai pas besoin de boire, j’apprécie le goût de la boisson. », « Je n’ai pas besoin de fumer, mais ça me détend ». Au fond. Jusque là, et pourquoi pas ? Moi-même n'ai-je cessé de m’accrocher à ces excuses pour ne pas me confronter au réel. Jusqu’à ce que la thérapie m’en sauve pour de bon. 

Nul n’a dit que l’existence humaine avait besoin d’être saine et irréprochable. Jusqu’à ce que la drogue, MDMA, cocaïne ou ecstasy, entrent dans la danse et créent un autre niveau de risques et de honte.

Bienvenue aux drogues de synthèse 

Cantonnées aux milieux huppés pendant des années, la MDMA, la cocaïne et l'ecstasy sont partout. Tout le temps. Simple soirée en bar, festival, fête de la musique, mariage, EVJF, elle est normalisée depuis déjà quelques années par des retours incessants et gênants dans la salle de bain. Parfois, la session de shoot est publique, adieu vergogne. 

Cette poudre blanche en milieu parisien, j’y ai été confronté pour la première fois en 2018 puis de manière répétée dès la fin du Covid. Jusque là, cette drogue était dans mon esprit réservée à une certaine catégorie de population, blanche, aisée, amatrice de techno. Peut-être étais-je aveugle avant, niais, ou peut-être que notre star (l’inconscient) se chargeait de me le cacher.

Œuvre : Tête laurée – Odile Redon (1882)

En 2018, je la retrouve chez les amis de mon partenaire, qui n’ont aucune honte à en proposer.

La même année, un membre de ma famille m’en propose dans sa voiture lors d’un repas dominical.

En 2020, alors que je rentre chez moi, je vois un de mes collègues réceptionner un grand sachet pour nourrir la soirée d’entreprise.

En 2021, je vois des collègues pour une soirée réunion des anciens. La moitié de la soirée fait la queue aux toilettes. Je me retrouve seul avec mon ancienne rédactrice en chef, choqués : « On se retrouve là comme deux idiots, non pas le temps d’attendre la pause cigarette de nos amis, mais leur sniffette. »

En 2022, je découvre les soirées et festivals sous micro dosing de MDMA à travers une autre personne. Ils organisent environ tous les 3 à 6 mois ces soirées récréatives en appartement. Drogue reine de l’illusion, mais aussi du contrecoup. De l’extérieur, cette drogue n'est qu'un miroir d’immaturité émotionnelle. Les filtres sautent, les gens vous communiquent leur amour, leurs problèmes, leur conscience est en accès libre. D’autres se targuent de se dire encore « en contrôle » malgré le cacheton : non.

2023, 2024, 2025… La drogue est partout

En soirée. En entreprise. En famille. Elle est fun. Et surtout elle est extrêmement accessible. 

Mentionner le problème, l’éléphant dans la pièce, équivaut à acte satanique jugeant, chiant, peu amusant, peu tolérant, « un être de lumière qui vaut mieux que tout le monde », aussi douce et empathique soit la remarque. Une réactance somme toute basique pour rejeter la faute sur le lanceur d’alerte plutôt que soi.

Outre « je ne me drogue qu’en soirée », l’autre minimisation passe par le « microdosing ». La dose est si faible que l’accoutumance n’est pas possible. Évidemment, et la science l’explique : c’est faux, le microdosing calme l’accoutumance jusqu’à… l’accoutumance. La MDMA ne serait pas addictogène, certains résisteraient mieux que d’autres aka « je m’y connais, ça fait longtemps, je sais ce que je fais », et ne deviendraient jamais addict jusqu’à ce qu’ils le soient… 

J’ai toujours vécu avec un seul consensus : la drogue tue. Je n’en ai jamais dévié. Mais le consensus de mes contemporains semble être celui de « chacun fait ce qu’il veut » et « tu es trop intolérant ». 

Ne pas souhaiter la mort ou la descente dans l’abîme d’autrui, ne pas autoriser la consommation en ma présence, ne pas tolérer assister à la destruction, est-ce de l’intolérance ou un retour au réel sympathique et salvateur ?

L’ensemble des cool kids, en star system, en media, en agence de publicité, en est friand. Et trop peu font l’effort de le cacher, comme leurs ancêtres ont pu le cacher. Sur Tiktok ou Instagram, tout le monde voit les coulisses des shows, des événements, les pupilles dilatées, les comportement ramassés. Et à la fin, tout est normalisé.

Dans un seul but, échapper au réel.

Œuvre : Le seul oiseau qui vole au dessus des nuages – André Devambez (1910)

Juger est-il si mauvais si le comportement d’autrui est délétère ? S’il nuit à un physique ou une santé mentale ? N’est-il pas aussi là pour créer un garde-fou, une mise en perspective. Le jugement comme outil de reflet empathique.

« Ça ne te regarde pas », disent-ils. Pour sûr. « Tu n’es pas fun ». Oui. L’empathie et l’alerte sont aujourd’hui qualifiés d’intrusives, déplacées, à côté du sujet. L’ego prend le dessus et refuse la main tendue, refuse d’ouvrir les yeux. Mettre quelqu’un face à sa propre dissonance cognitive, rapport entre réalité et comportement, provoque le rejet, la réactance plutôt qu’une remise en question salutaire. 

L’autodestruction de notre entourage ne me regarde plus. L’autodestruction est amusante et à encourager. En réalité, la victime de cette lente destruction n’a plus d’autre choix, sauf miracle, de se confronter à l’abîme. Espérant y trouver un rebond, mais mise face à un mur à escalader, sans prises ni assurance.

« Je ne fume ni ne bois, sauf en soirée »

Combien de fois a-t-on entendu ces expressions ? Je bois tous les week-ends, voire plusieurs fois par semaine. Mais je ne suis pas alcoolique.

Je fume un à deux paquets de cigarettes en week-end en soirée. Mais je ne suis pas fumeur.

J’ai conscience que ces comportements me sont toxiques, me bercent d’illusion, me font croire que la fête est folle et légère. Mais je préfère ne pas poser mes mots. Je n’ai pas de problèmes. Je suis encore dans le contrôle. La boisson, seul, en dehors d'une soirée, là oui : c'est inacceptable.

Œuvre : Tempête de neige en mer – Joseph Mallord William Turner (1842)

La soirée passée, mon hygiène de vie est à nouveau normale. Impeccable. Saine. Healthy. Je nage dans les jus détox, le matcha latte et les avocado toasts la journée. En option, plusieurs fois par semaine, le CrossFit pour les uns, le pilâtes pour les autres. Mais vient samedi. Et puis tout recommence. Mais alors pourquoi bois-je tant ? Fume tant ? Pourquoi en ai-je besoin ? Existe-t-il une saine illusion ? 

Ces dissonances cognitives existent essentiellement pour protéger une jeunesse qui s’autoconvainc de sa droiture. « Je n’ai pas besoin de boire, j’apprécie le goût de la boisson. », « Je n’ai pas besoin de fumer, mais ça me détend ». Au fond. Jusque là, et pourquoi pas ? Moi-même n'ai-je cessé de m’accrocher à ces excuses pour ne pas me confronter au réel. Jusqu’à ce que la thérapie m’en sauve pour de bon. 

Nul n’a dit que l’existence humaine avait besoin d’être saine et irréprochable. Jusqu’à ce que la drogue, MDMA, cocaïne ou ecstasy, entrent dans la danse et créent un autre niveau de risques et de honte.

Bienvenue aux drogues de synthèse 

Cantonnées aux milieux huppés pendant des années, la MDMA, la cocaïne et l'ecstasy sont partout. Tout le temps. Simple soirée en bar, festival, fête de la musique, mariage, EVJF, elle est normalisée depuis déjà quelques années par des retours incessants et gênants dans la salle de bain. Parfois, la session de shoot est publique, adieu vergogne. 

Cette poudre blanche en milieu parisien, j’y ai été confronté pour la première fois en 2018 puis de manière répétée dès la fin du Covid. Jusque là, cette drogue était dans mon esprit réservée à une certaine catégorie de population, blanche, aisée, amatrice de techno. Peut-être étais-je aveugle avant, niais, ou peut-être que notre star (l’inconscient) se chargeait de me le cacher.

Œuvre : Tête laurée – Odile Redon (1882)

En 2018, je la retrouve chez les amis de mon partenaire, qui n’ont aucune honte à en proposer.

La même année, un membre de ma famille m’en propose dans sa voiture lors d’un repas dominical.

En 2020, alors que je rentre chez moi, je vois un de mes collègues réceptionner un grand sachet pour nourrir la soirée d’entreprise.

En 2021, je vois des collègues pour une soirée réunion des anciens. La moitié de la soirée fait la queue aux toilettes. Je me retrouve seul avec mon ancienne rédactrice en chef, choqués : « On se retrouve là comme deux idiots, non pas le temps d’attendre la pause cigarette de nos amis, mais leur sniffette. »

En 2022, je découvre les soirées et festivals sous micro dosing de MDMA à travers une autre personne. Ils organisent environ tous les 3 à 6 mois ces soirées récréatives en appartement. Drogue reine de l’illusion, mais aussi du contrecoup. De l’extérieur, cette drogue n'est qu'un miroir d’immaturité émotionnelle. Les filtres sautent, les gens vous communiquent leur amour, leurs problèmes, leur conscience est en accès libre. D’autres se targuent de se dire encore « en contrôle » malgré le cacheton : non.

2023, 2024, 2025… La drogue est partout

En soirée. En entreprise. En famille. Elle est fun. Et surtout elle est extrêmement accessible. 

Mentionner le problème, l’éléphant dans la pièce, équivaut à acte satanique jugeant, chiant, peu amusant, peu tolérant, « un être de lumière qui vaut mieux que tout le monde », aussi douce et empathique soit la remarque. Une réactance somme toute basique pour rejeter la faute sur le lanceur d’alerte plutôt que soi.

Outre « je ne me drogue qu’en soirée », l’autre minimisation passe par le « microdosing ». La dose est si faible que l’accoutumance n’est pas possible. Évidemment, et la science l’explique : c’est faux, le microdosing calme l’accoutumance jusqu’à… l’accoutumance. La MDMA ne serait pas addictogène, certains résisteraient mieux que d’autres aka « je m’y connais, ça fait longtemps, je sais ce que je fais », et ne deviendraient jamais addict jusqu’à ce qu’ils le soient… 

J’ai toujours vécu avec un seul consensus : la drogue tue. Je n’en ai jamais dévié. Mais le consensus de mes contemporains semble être celui de « chacun fait ce qu’il veut » et « tu es trop intolérant ». 

Ne pas souhaiter la mort ou la descente dans l’abîme d’autrui, ne pas autoriser la consommation en ma présence, ne pas tolérer assister à la destruction, est-ce de l’intolérance ou un retour au réel sympathique et salvateur ?

L’ensemble des cool kids, en star system, en media, en agence de publicité, en est friand. Et trop peu font l’effort de le cacher, comme leurs ancêtres ont pu le cacher. Sur Tiktok ou Instagram, tout le monde voit les coulisses des shows, des événements, les pupilles dilatées, les comportement ramassés. Et à la fin, tout est normalisé.

Dans un seul but, échapper au réel.

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